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Alzheimer, mon amour

une création de La Pluie d’Oiseaux en préparation pour début 2015

Un témoignage bouleversant et magnifique sur cette maladie et ses conséquences.

Une histoire

Cécile et Daniel sont deux être intelligents, brillants, épanouis, entourés d’amis et de livres. Elle est psychologue, coach, il est écrivain, poète. Ils mènent une très belle vie, soudés par l’amour qui les lie. Jusqu’à ce que Daniel se perde dans la maladie d’Alzheimer.
Ironie du sort, lui l’écrivain perd les mots, les confond, les mélange. Et Cécile semble déceler dans ses anciens poèmes l’annonce de la maladie. Prescience du poète ?
Dès lors leur histoire devient tragédie. Petit à petit, inexorablement Daniel sombre dans l’oubli. Sa vie passée disparaît au fil des jours, il s’enfouit dans le néant. Pour Cécile, l’être aimé devient un autre, un inconnu qu’il faut apprivoiser.
Le grand amour se transforme en passion pour Cécile. Elle va placer son amour dans cette lente déchirure, dans ce chemin vers la séparation. Elle va tout sacrifier, sa vie, leur vie et sans avenir elle est contrainte de réinventer le présent.
Face à l’inéluctable, Cécile d’abord impuissante, résiste, s’oppose, cherche des solutions, des stratagèmes pour ralentir voire – qui sait – bloquer la maladie. Elle va chercher à stimuler Daniel, faire travailler sa mémoire, le rattacher à ses souvenirs. Face à l’échec elle décide de plonger Daniel dans une nouveauté permanente, de leur construire une nouvelle vie : tout abandonner et partir, loin, à l’étranger.
Mais le destin, comme dans toute tragédie, était scellé dès le début de cette histoire. Dès lors la temporalité du couple diverge, et jamais plus Cécile et Daniel ne seront en phase. Il agonise. Elle angoisse.
Tandis que Daniel avance et se libère dans l’oubli, Cécile doit faire face aux brouillards de plus en plus épais. Le voile se lève lorsqu’elle accepte de passer le relais. Abominable et pourtant inévitable, cette décision est autant une capitulation qu’un apaisement.

Réflexions

Dans un monde qui parait de plus en plus ‘communiquant’ et de moins en moins solidaire, il nous a paru essentiel de nous arrêter sur cette histoire, cette tragédie profondément humaine. Essentiel de donner à voir, à entendre ce récit d’amour et d’humanité. Afin d’intégrer la maladie, les malades et leur entourage (proche, aidant, accompagnant) à la vie courante. Non plus les reléguer dans un « ça n’arrive qu’aux autres », dans un monde à part, en dehors de la ‘normalité’.
Le malade est-il déjà perdu dès l’annonce de la maladie, ou est-il un autre en devenir ? Un autre qui se met à parler un langage inconnu, à communiquer non plus oralement mais avec d’autres sens – voire avec un nouveau sens. Un autre qui se perd pour nous mais qui reste un individu. Perte d’autonomie, perte de liberté individuelle, perte de vie sociale. Cependant il reste un être humain à part entière, qui évolue. Dans le même temps évolue l’’aidant ‘, le ‘proche’. Evolution qu’il faut accompagner. Que la société se doit d’accompagner. Il y va du respect de la dignité humaine.
En perspective les questions liées à la maladie d’Alzheimer sont celles qu’on rencontre dans toutes les situations de handicaps, de dépendances, etc. et sont au cœur des problématiques de notre société. Au-delà de l’histoire personnelle, ce récit met la société devant ses responsabilités et pose une question d’éthique. Comment accueillir la maladie, comment soutenir ceux qu’on appelle les ‘aidants’, comment intégrer les différences ? Dit autrement : comment envisager un changement de société, de culture, pour répondre à ces questions.

Le Spectacle

Deux comédiens sur un plateau épuré, interprètent les deux personnages principaux.

Des images, des poèmes, des paysages projetés sur les corps ou les éléments de décors témoignent des souvenirs, du temps qui passe, des autres (amis, soignants, aidants), …

Des sons : des voix, des bruits du monde extérieur, du monde qui avance, qui bouge en opposition avec l’arrêt d’une vie, d’un nous. Et le silence. Silence de la solitude, silence après la tempête…le poids du silence, symbole de ce qui n’est plus… de la disparition.

Enfin comment évoquer le corps qui se dégrade, les gestes du quotidiens moins précis et surtout la lente déchirure, l’irrémédiable séparation, si ce n’est par la danse. Deux corps enlacés qui s’aiment, se déchirent, luttent et se perdent. L’autre est là mais s’efface dans les bras de l’aimée.

L’équipe

Adaptation :Véronika BoutinovaMise en scène : Bertrand FolyInterprétation : Hélène Van Geenberghe, Pascal DuclermortierChorégraphie : Cyril ViallonMusique : Philippe EidelCréation lumières et video : Valentin CaillieretCréations graphiques : Edith HenryAdministration et production : Lola Levanti et l’équipe de La Pluie d’Oiseaux

Coproductions et résidences de création en cours

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3 Responses

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